Jean-Marie Gourreau – Critiphotodanse / 3 avril 2010

/ / sur Les Bois de l'ombre / 3 avril 2010

Suite à la représentation des Bois de l’ombre au Festival Les Incandescences – Théâtre Berthelot/Montreuil – 31 mars 2010.

Un parfum de mystère
Elle est là, assise, immobile, dans la pénombre, le visage figé, éclairé par un pâle rayon de lune. Dans le silence de la nuit. Sa fragilité inquiète autant qu’elle attire, sa présence, mystérieuse, énigmatique, inspire par instants la peur. Qui est-elle ? Qu’attend-elle ?

© J.-M. Gourreau

La pâleur iconique de ses traits évoque une vierge de Cranach, son attitude hiératique et sa coiffe, une haute noblesse. Une femme sphinx ? Un parfum de mystère émane de son regard qui nous regarde sans nous voir, absente. Son corps s’anime soudain, s’étire, se tend. Sa coiffe, un cône renversé tourné vers le ciel comme pour attirer les foudres, prolonge son corps, l’ouvrant sur l’infini. Petit à petit, celui-ci se dévoile, sort de l’ombre, laissant apparaître sa fragilité. L’univers sonore de Vincent Brédif le caresse, le pénètre, le dépouille, le secoue, lui imprime des mouvements répétitifs, le transforme. Jouet dérisoire que l’on casse. L’enveloppe noire dont ce corps était ceint se brise peu à peu. Une femme apparaît alors dans toute sa crudité, son humanité, son accessibilité. Une enveloppe fragile la recouvre encore, empêchant sa chair de parler. Elle disparaîtra peu à peu sans avoir toutefois dévoilé son mystère, sans avoir livré son secret.

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